La substitution du Christ au pécheur à la lumière de saint Thomas d'Aquin
Le Christ est mort pour nous sur la croix. Voilà une affirmation centrale de la foi chrétienne, mais que signifie-t-elle exactement ? Ici surgit la question brûlante de la substitution, sujette à de vifs débats. Que signifie la mort du Christ pour nous ? Faut-il comprendre que ce « pour nous » signifie « à notre place », ou simplement « dans notre intérêt », « à notre bénéfice » ? Le Christ a-t-il agi dans l’intérêt du pécheur sans avoir besoin de se substituer à lui ? ou a-t-il pris la place du pécheur pour payer sa dette ? Telle est la question que s’efforce d’affronter le présent ouvrage, en interrogeant la théologie toute en nuance de saint Thomas d’Aquin. Le Docteur angélique occupe en effet une place singulière dans le débat sur la substitution. Au sein de ses commentateurs, les avis divergent quant à savoir si l’on peut ou non déceler ce thème dans son oeuvre. Au-delà de ce cercle, Thomas est critiqué aussi bien par les pourfendeurs de la substitution que par ses défenseurs, notamment Hans Urs von Balthasar.
À partir de la lecture attentive des textes de l’Aquinate, Emmanuel Rousselin met en lumière la présence du thème de la substitution dans la sotériologie thomasienne, en même temps que sa spécificité. Il fait ainsi ressortir l’apport original de Thomas d’Aquin à un questionnement majeur de la réflexion sotériologique contemporaine.